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08/06/23

PETITES HISTOIRES DE JAZZ - Duke Ellington - 5/10 - Le Duke superstitieux (+ Old man blues)


Le Duke était aussi superstitieux qu’il était talentueux et prolifique. On ne le verra jamais porter un vêtement jaune ou vert. Il refuse qu'on lui achète une paire de chaussures car il pense qu'elles l'éloigneront de la personne qui lui offre. On ne siffle pas dans la loge du Duke. On ne mange pas de cacahuètes dans la loge du Duke. On ne retire jamais d’une loge les télégrammes envoyés avant le premier concert. On ne boutonne jamais sa chemise jusqu’en bas. On évite à tout prix de faire tomber un bouton dans la loge du Duke, mais également sur scène. Si le Duke subit un tel malheur lors d’un concert, on arrête afin qu’il puisse changer sa chemise ou sa veste maudite. Cette dernière sera alors jetée ou donnée. Il ne portait jamais de montre mais portait en permanence des médailles de St Christophe emballées dans des billets de dollars.

Et quel malheur d’être le treizième musicien embauché par Duke Ellington pour son orchestre : le tromboniste Lawrence Brown devait attendre l’arrivée du quatorzième musicien, le saxophoniste Otto Hardwick, avant de pouvoir monter sur scène et jouer avec l’ensemble.

Mais sa superstition n’était pas insurmontable ! À la suite d’un concert particulièrement réussi à Chicago, le 13 février 1931, le Duke décide que le vendredi 13, habituellement à fuir, sera pour toujours son jour de chance.

FranceMusique
"Old man blues"

06/06/23

PETITES HISTOIRES DE JAZZ - Duke Ellington - 4/10 - Les premiers pas du Duke (+Soda foutain rag)


Duke Ellington a composé plus d’un millier de chansons, plus grand catalogue de tous les jazzmen, dont une grande partie sont aujourd’hui des « standards » du jazz. Parmi les centaines de chansons enregistrées et gravées de son vivant, il manque une chanson particulièrement importante : Soda Fountain Rag, sa toute première, composée en 1914 alors qu’il travaillait comme vendeur de « soda ».

Il n'enregistrera jamais de son vivant cette première composition, et ne la joua que très rarement, uniquement lorsqu’on le lui demandait. Heureusement, plusieurs de ses interprétations à la radio et à la télévision sont enregistrées, afin de préserver une trace de la genèse musicale du Duke.

FranceMusique

"Soda fountain rag"

05/06/23

MUSIC - Lonnie Johnson - Another night to cry

"Another night to cry"

PETITES HISTOIRES DE JAZZ - Duke Ellington - 3/10 - Duke, l’artiste et le poète (+Bugle call rag)

Malgré ses mauvaises notes à l'école, Duke se voit offrir en 1917 une bourse pour le Pratt Institute of Applied Arts, école prestigieuse d’art de Brooklyn, après avoir remporté un concours lancé par la NAACP (l’Association Nationale pour la Promotion des Gens de Couleur). Il décide cependant de poursuivre une carrière de jazzman : il est plus facile d’écrire de la musique à l’arrière d’un taxi que de peindre, expliquera-t-il plus tard.

Athlète, artiste, jazzman : le Duke semble pouvoir tout faire. À ses nombreux talents s’ajoute également la poésie, qu’il préfère cacher, sauf à de rares occasions. « On peut tout dire avec le trombone, mais il faut faire attention avec les mots », conseille le jazzman en 1964 avant de réciter un de ses poèmes :

Into each life some jazz must fall, / Dans chaque vie du jazz doit tomber,

With after-beat gone kickin’, / Avec le temps faible en feu,

With jive alive, a ball for all, / Avec un swing vivant, la fête pour tous,

Let not the beat be chicken! / Que le rythme ne soit pas timide !

FranceMusique

"Bugle call rag"

02/06/23

PETITES HISTOIRES DE JAZZ - Duke Ellington - 2/10 - Avant le jazz, le baseball (+ I don't mean a thing)

L’éducation raffinée du jeune Duke comprend une initiation à la musique, et plus précisément l'apprentissage du piano, dans l’espoir qu’il s’oriente ensuite vers l’orgue afin de jouer dans un cadre religieux. Mais Duke ne s’intéresse pas à la musique classique et trouve rapidement un moyen de manquer ses cours : aller jouer au baseball avec son équipe, les Senators. Parmi leurs fans se trouve même le président Theodore Roosevelt, qui passe souvent par le terrain afin d’observer les matchs lors de ses sorties à cheval.

Mais lorsque Duke est blessé après avoir reçu une batte de baseball sur la tête, sa mère décide que la musique sera un passe-temps plus sûr pour son fils. Heureusement, ce dernier découvre le style ragtime du pianiste Harvey Brooks. Pleinement séduit par ce genre libre d’esprit, le Duke fait son premier pas dans le monde du jazz.

FranceMusique

01/06/23

PETITES HISTOIRES DE JAZZ - Duke Ellington - 1/10 - Un Duke avant l'heure (+ Jeep's blues)

« Duke aura toujours 25 ans d’avance » affirme le chanteur Nat "King" Cole : un compliment non des moindres venant d’un 'roi' ! En effet, avant même d'atteindre les sommets du jazz, Edward Kennedy Ellington a déjà tout d’un duc. Né dans une famille de classe moyenne, sa mère tente de lui inculquer dès son plus jeune âge un style digne d’un gentleman. Elle l’entoure de femmes raffinées afin de lui apprendre les bonnes manières et de lui apporter une confiance en lui, confiance dont il ne manquera pas plus tard dans la vie.

Sa façon d’être et de s’habiller le démarquent naturellement de ses amis, qui ne cessent de remarquer son allure noble. Ellington écrira plus tard dans son autobiographie Music is My Mistress (1976) que c’est son ami Edgar McEntree qui l’adouba : « Je pense qu’afin d’être digne de mériter son amitié constante, il pensait que je devrais avoir un titre. Donc il m’appelait Duke ».

FranceMusique
"Jeep's blues"

MUSIC - INCONTOURNABLES DE COUNT BASIE - One O’Clock Jump

"One O'Clock Jump" a été composé par Count Basie en 1937, en collaboration avec le saxophoniste Buster Smith et l'arrangeu...