Bien que plutôt récent, le jazz est souvent comparé aux musiques anciennes et baroques. Et à juste titre… car les musiciens des siècles passés, et notamment de toute la période précédant l’invention de l’impression, ne connaissent pas de partitions. Ils interprètent de mémoire, et l’improvisation dicte alors la performance. On écoute et on s’adapte aux autres, on joue ensemble, sans support papier.
Il en est de même pour les musiciens jazz : ils se laissent aller, s’écoutent et jouent, dans les deux sens du terme. Si l'on remarque ainsi le jeune trompettiste Louis Armstrong, dans les années 1920, c'est entre autres parce qu'il réinterprète avec génie les standards américains, que l’on pensait entendus, ré-entendus, épuisés. Ce sera également un des grands talents de la chanteuse Ella Fitzgerald, quatre décennies plus tard : donner une nouvelle vie aux chansons populaires.
Armstrong et Fitzgerald sont par ailleurs les premiers ambassadeurs d’une particularité vocale du jazz, le scat, l'improvisation vocale. Car les jazzmen jouent avec tous les instruments, y compris la voix.
Si le genre a bien évolué entre le swing de Benny Goodman, le bebop de Charlie Parker, le cool jazz de Miles Davis et le free jazz du saxophoniste Ornette Coleman, l’improvisation reste la passion commune de tous ces artistes. Avant même de savoir lire la musique, un jazzman sait écouter, jouer avec la mélodie et le rythme.
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