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29/09/22

FEEL JAZZ (4) - De l'improvisation !

Bien que plutôt récent, le jazz est souvent comparé aux musiques anciennes et baroques. Et à juste titre… car les musiciens des siècles passés, et notamment de toute la période précédant l’invention de l’impression, ne connaissent pas de partitions. Ils interprètent de mémoire, et l’improvisation dicte alors la performance. On écoute et on s’adapte aux autres, on joue ensemble, sans support papier.

Il en est de même pour les musiciens jazz : ils se laissent aller, s’écoutent et jouent, dans les deux sens du terme. Si l'on remarque ainsi le jeune trompettiste Louis Armstrong, dans les années 1920, c'est entre autres parce qu'il réinterprète avec génie les standards américains, que l’on pensait entendus, ré-entendus, épuisés. Ce sera également un des grands talents de la chanteuse Ella Fitzgerald, quatre décennies plus tard : donner une nouvelle vie aux chansons populaires.

Armstrong et Fitzgerald sont par ailleurs les premiers ambassadeurs d’une particularité vocale du jazz, le scat, l'improvisation vocale. Car les jazzmen jouent avec tous les instruments, y compris la voix.


Si le genre a bien évolué entre le swing de Benny Goodman, le bebop de Charlie Parker, le cool jazz de Miles Davis et le free jazz du saxophoniste Ornette Coleman, l’improvisation reste la passion commune de tous ces artistes. Avant même de savoir lire la musique, un jazzman sait écouter, jouer avec la mélodie et le rythme.

RadioFrance

28/09/22

MUSIC - Louis Armstrong - Hello Dolly

"Hello Dolly"

Hello Dolly ! est la chanson de la comédie musicale éponyme, composée par Michael Stewart et Jerry Herman. Créée à Broadway en 1964, elle reçoit le Grammy Award de la chanson de l’année. Elle est interprétée par toutes les voix du jazz et de la variété, de Barbra Streisand à Annie Cordy. Mais dans le cœur du public, le morceau est éternellement associé à la version du pape du jazz, Louis Armstrong : pour la petite histoire, en 1964, avec Hello Dolly ! Armstrong évince même les Beatles !

27/09/22

FEEL JAZZ - (3) - Un côté mauvais garçon

Le jazz est un vampire, pas un prince ni un brave soldat. Et c’est bien là un point essentiel pour qui s’intéresse à son histoire : la musique jazz n’est pas née dans les beaux salons. Au contraire, elle a été bercée dans les saloons de la Nouvelle-Orléans, ville portuaire connue pour ses maisons closes et ses bandits, où la musique devait répondre aux ardeurs de ceux qui s’abandonnent à la débauche.

Même lorsqu’il conquiert les cabarets de Chicago ou New York, le jazz reste associé aux lieux et personnalités peu recommandables. Il faut attendre le succès populaire de ses premiers grands artistes, comme Louis Armstrong, Duke Ellington ou Cab Calloway, ainsi que les disques et la diffusion radiophonique, pour que le jazz perde un peu de son côté obscur...


L’image du jazz dans cette Amérique raciste et ségrégationniste, c’est aussi celle de la musique ‘noire’. Tous ses musiciens ne sont pas afro-américains - le Dixieland Jazz Band est d’ailleurs un orchestre de blancs - mais il a été initialement porté par les lieux et personnalités de la communauté noire américaine.

Aujourd’hui le jazz a perdu toute identification culturelle ou ethnique. Il a voyagé à travers le monde, de l’Europe au Japon, et a été approprié par tant d’artistes qu’on en oublie finalement ses origines. Mais des saloons de la Nouvelle-Orléans ou des clubs de Harlem, il garde ce souffle insolent, mauvais garçon.

RadioFrance

26/09/22

MUSIC - George Gershwin - Novosibirsk Philarmonia - Summertime

"Summertime" 

GRANDS NOMS DU JAZZ - Chick Corea - Rumble/City gate (Jazz-Rock)

Apparu au début des années 70, le style fusion, ou "jazz-rock", est la combinaison de l'improvisation jazz et des rythmes binaires énergiques du Rock (et de la musique Pop). Les instruments électroniques font leur entrée.

Miles Davis est le pionnier du genre grâce aux disques In A Silent Way (1969) et Bitches Brew (1969), enregistrés avec le guitariste John McLaughlin, le contrebassiste Dave Holland, et le claviériste Joe Zawinul.

Joe Zawinul fondera un an après, en 1970, le groupe Weather Report (avec Wayne Shorter).

Le jazz-rock est associé à des noms tels Chick Corea, Jean-Luc Ponty et John McLaughlin (Mahavishnu Orchestra), Frank Zappa, Herbie Hancock et son album jazz – funk « Headhunters », les groupes européens Cream, Magma, Zao (Didier Lockwood) ou le Workshop de Lyon, le saxophoniste Michel Portal, Stan Getz et ses collaborateurs européens (l’organiste Eddy Louiss et le batteur Bernard Lubat), Phil Woods et son European Rhythm Machine composé du pianiste Gordon Beck, du contrebassiste Henri Texier et du batteur Daniel Humair.

Toutefois, le jazz-rock, vache à lait des maisons de disques, fait le grand dam des puristes qui déplorent que tant de tenants du jazz se soient écartés des origines véritables, représentées à l’époque par le Hard Bop.

"Rumble/City gate"

JazzStyles

23/09/22

FEEL JAZZ - Les origines - 2


Louis Armstrong - "Go down Moses"

Fruit du métissage

On résume parfois le jazz à la rencontre entre les musiques africaines, importées aux Etats Unis par les esclaves, et le répertoire classique européen. Une fusion des chants et rythmes des peuples noirs avec les modes harmoniques des blancs.

Or le jazz est né de toutes les musiques, de même qu’il a continué à évoluer et absorber d’autres genres tout au long de son histoire. Si on retrouve bien dans le jazz, et en particulier dans celui des années 1920, la trace des negro spirituals (en témoigne par exemple la reprise du chant Go Down Moses, « Laisse aller mon peuple » par Louis Armstrong), du ragtime et du blues, on en perçoit pas moins d’autres influences musicales, intraçables et variées.
Ce métissage des origines, les musiciens jazz n’ont eu de cesse de le cultiver, multipliant ou développant leurs instruments, grossissant ou réduisant leurs formations, et mélangeant les musiques pour survivre, s’adapter ou, au contraire, refuser la réappropriation industrielle de leur art.

RadioFrance

22/09/22

FEEL JAZZ - Les origines - 1

Les musiciens de l'Original Dixieland Jazz Band, en 1920. © Getty

Qu’est-ce que le jazz ?

Disons-le d’emblée, le jazz ne se décrit pas de la même manière que la musique baroque ou qu’une sonate. Il n’en existe à ce jour aucune définition 'officielle', ou du moins unique. Le jazz, est un genre qui en regroupe cent autres.

Si l’on souhaitait vraiment en dessiner les grandes lignes, on pourrait dire que le jazz est né au début du XXe siècle, aux Etats-Unis, et plus précisément à la Nouvelle-Orléans. Le premier enregistrement considéré comme de la musique jazz date de février 1917. Il s’agit d’un 78 tours de l’Original Dixieland Jazz Band.

RadioFrance

07/09/22

GRANDS NOMS DU JAZZ - Herbie Hancock - Chameleon (Funky jazz)

"Chameleon"

Apparu vers 1955, le Funky jazz est né du Hardbop.

Les improvisations Funky (inspirées des orations des prédicateurs noirs) sont généralement plus simples, mélodiquement et rythmiquement, que celles des Hard boppers.

Un jeu plus staccato (attaque de chaque note séparément), rendu possible par des tempos moins rapides, remplace fréquemment le style legato des improvisations Bebop (où les notes étaient soudées entre elles comme les anneaux d'une chaîne).

Les recherches expressives sont basées sur un discours plus direct, débarrassé de virtuosités démonstratives, efficace et essentiel.

Le Funky jazz fait le lien entre les racines blues et gospel du jazz et ses ramifications rhythm'n'blues, soul et bientôt de jazz-rock.

Originalité dans le jeu du contrebassiste : le "slap" ou "slapping", consistant à tirer très fort sur les cordes afin qu'elles rebondissent sur la touche (latte noire au-dessus de laquelle sont tendues les cordes) en produisant un claquement (nouvel élément rythmique).

JazzStyles

06/09/22

GRANDS NOMS DU JAZZ - Jimmy Smith - Who is afraid of Virginia Wolf (Groove)

"Who is afraid of Virginia Wolf"

Ramification du Soul Jazz, le Groove tire ses tonalités du blues et son point fort est le rythme.

L'expression "in the groove", littéralement "dans le sillon du disque", a été adoptée dans le jargon du jazz pour qualifier ce qui est "dans le coup".

Le Groove, ou "Funk", consiste à maintenir une "boucle" rythmique continue, agrémentée d’ornements instrumentaux et parfois de paroles.

Le Groove est joyeux et incite à la danse : soit tranquille et bluesy, soit très rapide. Les solos improvisés restent subordonnés au tempo et au thème principal.

JazzStyles

05/09/22

GRANDS NOMS DU JAZZ - Horace Silver - Cool eyes (Soul jazz)


"Cool eyes"

Dérivé du Hardbop, le Soul Jazz est peut-être le style de jazz le plus populaire des années 1960.

Improvisant sur les progressions d’accords comme dans le Bop, le soliste s’applique à rendre sa performance captivante. Les musiciens se concentrent sur un groove rythmique centré sur une bassline solide mais variée.

Le pianiste Horace Silver a eu une grande influence en infusant le Funky dans ses compositions.

L'orgue de Hammond a gagné en popularité, car ce fut l’instrument le plus représentatif du Soul Jazz.

JazzStyles

01/09/22

GRANDS NOMS DU JAZZ - Ornette Coleman - Free (Free jazz)

"Free"

Parfois appelé « Avant Garde », il libère la musique de sa structure habituelle.

« Free jazz » était d’abord le titre d’un album d'Ornette Coleman contenant une longue improvisation avec quasiment aucun thème à l'appui. Cette approche musicale correspond à une période de revendication de l'identité Noire.

Toutefois les racines du Free Jazz remontent plus loin : en 1949, Lennie Tristano et Lee Konitz produisirent deux improvisations (Intuition et Disgression) sans avoir de contrainte pour la suite d'accords, sans indication pour la mesure et sans précision pour le tempo. C’était le tout premier Free jazz (le label Capitol refusa d’ailleurs de l'éditer !).

Le changement par rapport aux autres styles fut tel qu’on hésita à inscrire le Free Jazz dans le genre musical (!) : on l’appela sévèrement « New Thing », une « Nouvelle Chose » qui n'était ni jazz, ni musique…

Ironiquement, ce Free Jazz dénigré continue à influencer le jazz d’aujourd'hui.

JazzStyles

BELLES VOIX FEMININES DU JAZZ - Nina Simone - Little girl blue

"Little girl blue"