On ne la présente plus, Nina Simone ou comme on la surnomme The High Priestess of Soul, a également laissé une marque indélébile dans le monde du jazz. Bien que principalement associée à la Soul et au Blues, elle reste une virtuose du piano et de la voix, avec un timbre grave et profond. Elle a utilisé sa musique comme moyen d'expression pour ses idées politiques et sociales.
Sarah Vaughan possédait une voix riche et puissante, capable de couvrir trois octaves. Sa maîtrise technique et son habileté à varier les nuances de son chant la distinguent des autres chanteuses de jazz. Connue pour son phrasé sophistiqué et ses inflexions vocales dramatiques, elle a su adapter des standards de jazz en leur apportant une profondeur et des interprétations uniques, comme avec Misty et Lover Man.
Avec une carrière s'étendant sur plus de 50 ans et connue pour sa pureté vocale et sa capacité à improviser, Ella Fitzgerald a su captiver les auditeurs avec sa voix cristalline, sa parfaite intonation et son incroyable technique de scat. Surnommée The First Lady of Song, elle fut lauréate de 13 Grammy Awards et a vendu plus de 40 millions d'albums.
Surnomée Lady Day, Billie Holiday est sans doute l'une des voix les plus emblématiques du jazz. Sa capacité à transmettre des émotions profondes à travers sa voix rauque et ses interprétations poignantes a fait d'elle une légende. Elle a laissé une empreinte indélébile avec des chansons comme Strange Fruit, qui dénonce le lynchage des Noirs aux États-Unis et God Bless the Child.
Le légendaire Eric Bibb fait son grand retour avec un nouveau single intitulé “Muddy Waters”, premier aperçu de son prochain album One Mississippi, attendu le 30 janvier 2026. Le clip officiel, disponible dès maintenant, plonge les fans dans l’univers blues authentique qui a fait la renommée de l’artiste.
Un hommage aux racines du blues
Avec “Muddy Waters”, Eric Bibb rend hommage au blues traditionnel tout en insufflant sa propre sensibilité musicale. Reconnue pour sa capacité à mêler émotion et virtuosité, sa guitare résonne avec une puissance subtile, tandis que sa voix profonde transporte l’auditeur au cœur des paysages sonores du Delta du Mississippi.
Le single, publié par Repute Records / Proper, promet de séduire à la fois les amateurs de blues classiques et les nouvelles générations curieuses de découvrir ce style intemporel.
C'est bientôt Noël, mais c'est déjà l'heure des cadeaux avec ce nouveau morceau de Leon Bridges et Norah Jones !
L'hiver a mis du temps à arriver, mais ça y est, le froid est là. Et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'on a décidé de vous faire une petite surprise en vous proposant dès maintenant notre radio digitale "Christmas Jazz" sur le site de Jazz Radio ainsi que sur notre application. Mais on n'est pas les seuls à anticiper pour les cadeaux : Leon Bridges et Norah Jones, eux aussi, ont une surprise pour vous, leur nouveau morceau intitulé "This Christmas I'm Coming Home".
Un morceau qui possède tous les aspects d'un morceau de Noël , très soul/gospel, avec rythme au piano qu'on rattache assez facilement à l'hiver et aux flocons qui tombent, et ces voix chaleureuses, qui nous transportent directement devant la cheminée, alors que le froid règne à l'extérieur. Un morceau qui est finalement une ode au bien-être et au fait de se retrouver avec ses proches lors de la période de Noël. La voix de Norah Jones est toujours un véritable délice.
Raye ne se réduit pas à un style unique. Elle passe du pop-dance à la soul profonde, du R&B contemporain à la chanson aux influences jazz ou blues. Cette polyvalence est le reflet de sa quête : ne pas entrer dans une case.
Elle écrit pour elle et pour d’autres, traverse les genres, survit à un système qui voulait l’étiqueter.
Dans un monde où l’industrie attend des modèles standards, Raye impose sa propre trajectoire : créatrice, performeuse, auteuriste. Sa liberté artistique et sa simplicité scénique (pieds nus, sans artifice excessif) sont son manifeste.
Au-delà de la musique, Raye a choisi de montrer visuellement sa liberté. Elle monte sur scène sans chaussures, déclare « quand je porte des chaussures je pense à mes chaussures ».
"I feel like when I’m wearing shoes, I’m thinking about wearing shoes" — Raye
Ce geste symbolique n’est pas anecdotique : il devient une marque, une façon de dire qu’elle est ancrée au sol, tangible, véritable. Lors d’interviews avec Christina Aguilera, cette dernière la félicite pour ce choix, le qualifiant de “les meilleurs moments quand on sent le sol sous soi”.
Autre détail de scène rapporté : elle tient parfois son fil de micro autour du cou au lieu de le porter comme une star de pacotille. Ce sont ces petites touches d’humilité, d’imperfection assumée : elle n’est pas une poupée lisse, elle est une voix, une musicienne, une femme libre.
En février 2023, Raye publie enfin son premier album studio sous son contrôle total. Un titre qui porte tout le poids de son histoire : « 21st Century Blues », blues du XXIe siècle, traversé de pop, R&B, soul. L’album est marqué par des thèmes très personnels : l’autonomie, le fait de se libérer, mais aussi les blessures (abus, frustrations, invisibilité). Il représente le fruit d’années de combat. Le succès est au rendez-vous : numéros un dans les charts britanniques, reconnaissance critique, et surtout, le sentiment de pouvoir enfin être elle-même.
En 2021, le conflit éclate. Raye publie sur Twitter son désarroi : « I’ve been on a 4 ALBUM RECORD DEAL since 2014 and haven’t been allowed to put out one album. » (« J’ai été sous contrat pour 4 albums depuis 2014 et je n’ai pas été autorisée à sortir un seul album. »). Quelques mois plus tard, la séparation est officialisée : elle met fin à son contrat avec Polydor.
Ce moment est crucial : il symbolise la décision de ne plus attendre. De ne plus laisser un système dicter qui elle est ou ce qu’elle peut faire. Elle signe ensuite avec Human Re Sources, une structure plus souple, qui lui permet d’avoir le contrôle de ses masters et de son œuvre. Ce passage d’un grand label à sa propre voix, c’est la métamorphose. C’est ce qui rend son histoire d’autant plus inspirante : ne plus seulement performer, mais décider de chaque détail de son parcours.
Originaire de South London, Raye commence très tôt à écrire et à produire. Signée à seulement 17 ans par Polydor, elle entre dans un univers où on attend d’elle des tubes, des featurings, des singles vendables. Très vite, elle se révèle être aussi une plume recherchée pour d’autres artistes – une doublure brillante derrière les projecteurs. Pourtant, ce qui aurait pu être une rampe de lancement se transforme en piège : malgré un contrat de plusieurs albums, elle ne parvient pas à sortir de véritable album ; les singles s’enchaînent, mais la liberté artistique lui échappe.
Cette période marque le début d’un combat intérieur : faire entendre sa voix et être reconnue comme artiste à part entière, pas juste comme productrice ou voix invitée.
Quand deux monstres sacrés actuel de la guitare unissent leurs forces pour rendre hommage à la légende B.B King, le rendu est forcément très fort.
Si vous êtes amateurs de blues, on imagine que le nom de B.B King vous dit forcément quelque chose. Vous n'êtes évidemment pas les seuls : le guitariste culte originaire du Mississippi a influencé plusieurs générations d'artistes, lui qui est même considéré comme un des trois "kings" de la guitare blues. Tellement influent qu'il a même inspiré Joe Bonamassa, qui a eu envie de lui rendre hommage via un album. Et cette fois, il l'a fait en bonne compagnie, celle de George Benson pour le morceau "There Must be a Better World Somewhere".
Un morceau hommage sorti il y a très peu de temps, dans lequel deux virtuoses actuels de la guitare ont allié leurs forces pour reprendre "There Must be a Better World Somewhere", un standard de BB King. Reconnaissable dès les premières notes de guitare, ce morceau, extrait de l'album du même nom, date de 1981, mais ce blues est véritablement intemporel. La preuve, cette nouvelle version de Joe Bonamassa et George Benson, bien qu'un peu différente, nous replonge dans le même état de mélancolie, mais aussi d'admiration devant une telle virtuosité à la guitare.
Pourtant, on sent que cet hommage est plus actuel, moins épuré, plus "chargé", avec quelques notes supplémentaires. Les guitares électriques sont un peu plus "criardes", on adore. On entend aussi un peu moins le piano en fond, et la voix, évidemment, change un petit peu par rapport à l'original. Cependant, l'âme du morceau est conservée, intacte, et cette version actuelle est quasiment aussi efficace que le morceau de BB King.
Ces 22 légendes représentent l’évolution et la diversité du jazz à travers plus d’un siècle d’histoire. De Buddy Bolden, dont aucun enregistrement ne subsiste mais dont l’influence est indéniable, aux innovateurs comme Charlie Parker et Ornette Coleman qui ont repoussé les limites du genre, en passant par les grandes voix comme Billie Holiday, Ella Fitzgerald et Nina Simone, chacun a apporté une contribution unique à cette forme d’art américaine qui est devenue universelle.
Le jazz continue d’évoluer et de se réinventer, influençant et étant influencé par d’autres genres musicaux. Des musiciens contemporains comme Wynton Marsalis, Herbie Hancock, Esperanza Spalding et Kamasi Washington poursuivent cette tradition d’innovation tout en honorant l’héritage de ces pionniers.
Plus qu’un simple genre musical, le jazz représente une expression culturelle profonde, née de l’expérience afro-américaine mais transcendant les frontières raciales, nationales et stylistiques. Il incarne l’esprit d’improvisation, de liberté et de dialogue – des valeurs qui résonnent bien au-delà de la musique.
Comme l’a si bien dit Duke Ellington : “Le jazz est la liberté – la liberté de jouer quelque chose qui n’a jamais été joué auparavant.” Cette liberté créative, ce courage d’explorer l’inconnu tout en restant ancré dans une tradition, est l’essence même du jazz et l’héritage durable de ces légendes.
Michael Bublé souffle aujourd’hui ses 50 bougies. Né le 9 septembre 1975 à Burnaby, au Canada, il a tout de suite pris un créneau bien à lui : celui du crooner du XXIᵉ siècle, qui rend hommage à ses idoles en reprenant leurs standards, tout en leur insufflant une touche de modernité et une élégance suave qui lui vaut un succès planétaire, et ce auprès de toutes les générations. Grâce à son timbre chaleureux et son interprétation raffinée, Bublé ravive les grandes heures du jazz vocal, connectant le charme du vintage à un public plus moderne.
Née Jamesetta Hawkins à Los Angeles, Etta James était une chanteuse polyvalente dont la carrière a couvert le rhythm and blues, le soul, le jazz et le rock and roll. Sa voix puissante et émotive pouvait passer du murmure sensuel au rugissement passionné, ce qui lui a valu le surnom de “Miss Peaches” et “la matriarch du blues”.
Découverte à 14 ans par Johnny Otis, elle connaît son premier succès avec “The Wallflower” (également connue sous le nom de “Roll With Me Henry”) en 1955. Son interprétation de “At Last” en 1961 est devenue sa signature et un standard intemporel, mais ce n’est qu’un exemple de son répertoire varié qui inclut des classiques comme “I’d Rather Go Blind”, “Tell Mama” et “Something’s Got a Hold on Me”.
Sa carrière a été marquée par des périodes d’addiction à l’héroïne et à la cocaïne, ainsi que par des troubles juridiques et financiers. Après une période difficile dans les années 1970, elle fait un retour remarqué dans les années 1980 et 1990, remportant plusieurs Grammy Awards et étant intronisée au Rock and Roll Hall of Fame en 1993.
L’influence d’Etta James sur des chanteuses comme Janis Joplin, Christina Aguilera, Adele et Beyoncé (qui l’a interprétée dans le film “Cadillac Records” et a chanté “At Last” lors du bal inaugural du président Obama en 2009) témoigne de son importance durable. Elle est décédée en 2012 des suites de la leucémie, laissant un héritage musical riche et diversifié.
Eunice Kathleen Waymon, est devenue Nina SIMONE, un nom dont l’identité rendait hommage à son idole, Simone SIGNORET.
Née en Caroline du Nord, Nina Simone était une pianiste classique formée, chanteuse, compositrice et militante des droits civiques. Son talent musical s’est manifesté très tôt – elle a commencé à jouer du piano à l’âge de trois ans et aspirait à devenir concertiste classique. Après s’être vu refuser l’entrée au Curtis Institute of Music de Philadelphie (une décision qu’elle a toujours attribuée à la discrimination raciale), elle a commencé à se produire dans des clubs de jazz d’Atlantic City pour subvenir à ses besoins.
Son style musical unique fusionnait le jazz avec le blues, la folk, le R&B, le gospel et la musique classique. Sa voix profonde et distinctive et son interprétation intense ont fait d’elle une artiste incomparable. Des chansons comme “Mississippi Goddam”, écrite en réponse à l’assassinat de Medgar Evers et à l’attentat de l’église de Birmingham, et “Four Women” sont devenues des hymnes du mouvement des droits civiques.
Au-delà de son activisme politique, Simone était connue pour son tempérament volatil et ses performances imprévisibles. Plus tard diagnostiquée avec un trouble bipolaire, elle a quitté les États-Unis en 1970, vivant en Barbade, au Liberia, en Suisse, aux Pays-Bas et finalement en France. Malgré ses problèmes personnels, son héritage musical reste puissant, influençant des artistes de tous horizons, de Aretha Franklin à Kanye West. Son autobiographie “I Put a Spell on You” et le documentaire “What Happened, Miss Simone?” offrent un aperçu de sa vie complexe et fascinante.
Saxophoniste de jazz. Il sort le disque Free Jazz en 1960 qui a un énorme impact. Propose un jazz axé sur l’improvisation, la libération des conventions établies, grande liberté de rythme et de mélodie.
Critiqué car ses improvisations, notamment par Miles Davis, sont jugées chaotiques. Il rejetait la notion d’accord.
Né à Fort Worth, Texas, Coleman est l’un des innovateurs les plus radicaux de l’histoire du jazz. Son approche, qu’il appelait “harmolodique”, libère l’improvisation des structures harmoniques préétablies, permettant aux musiciens d’improviser librement tout en maintenant une cohérence collective.
Ses premiers albums pour Atlantic Records, notamment “The Shape of Jazz to Come” et “Change of the Century”, ont provoqué des réactions polarisées dans la communauté du jazz. Certains critiques et musiciens l’ont rejeté comme un charlatan qui ne maîtrisait pas son instrument, tandis que d’autres l’ont acclamé comme un visionnaire libérant le jazz de conventions devenues restrictives.
L’album “Free Jazz” (1960), qui a donné son nom à tout un mouvement, présente un double quatuor improvisé collectivement sans structure préétablie pendant près de 40 minutes – une approche révolutionnaire à l’époque. Tout au long de sa carrière, Coleman a continué d’explorer, incorporant des éléments de musique classique, de rock et de musiques du monde, comme dans sa composition symphonique “Skies of America” (1972) et ses collaborations avec le groupe Prime Time qui mêlaient jazz et funk.
En 2007, il reçoit le prix Pulitzer pour son album “Sound Grammar”, une reconnaissance tardive de son importance. Bien que controversé jusqu’à la fin, Coleman a élargi les possibilités expressives du jazz d’une manière que peu de musiciens ont égalée.
Pianiste de jazz américain, Bill Evans a révolutionné l’approche harmonique du jazz et a développé un style lyrique et introspectif qui a influencé des générations de musiciens. Diplômé en composition classique, il apporte au jazz une sensibilité impressionniste inspirée de Debussy et Ravel.
Son passage dans le sextet de Miles Davis en 1958-59 marque un tournant dans sa carrière, contribuant à l’album “Kind of Blue” et laissant une empreinte indélébile sur cette œuvre majeure. Mais c’est avec son propre trio, notamment celui avec le bassiste Scott LaFaro et le batteur Paul Motian, qu’il développe pleinement sa conception du trio de jazz comme conversation à trois voix égales plutôt que comme soliste accompagné.
Les enregistrements au Village Vanguard en 1961, quelques jours avant la mort tragique de LaFaro dans un accident de voiture, représentent l’apogée de cette approche interactive. Des albums comme “Sunday at the Village Vanguard” et “Waltz for Debby” sont considérés comme des œuvres essentielles du jazz.
Evans a lutté toute sa vie contre l’addiction à l’héroïne puis à la cocaïne, ce qui a affecté sa santé et probablement contribué à sa mort prématurée à 51 ans. Malgré ces difficultés personnelles, il a maintenu un niveau artistique exceptionnel, créant une musique d’une beauté et d’une profondeur émotionnelle rares. Son influence s’étend bien au-delà du jazz, touchant la musique classique et pop.
Son travail avec les musiciens de bossa nova lui permet de connaître un grand succès. Il enregistre avec le guitariste et chanteur João Gilberto, le pianiste Antonio Carlos Jobim et la chanteuse Astrud Gilberto des compositions comme Desafinado et The Girl from Ipanema qui seront une immense réussite commerciale.
Son surnom était “The Sound” du fait des sonorités aériennes, amples de son jeu.
Né à Philadelphie dans une famille juive, Stan Getz développe un son au saxophone ténor d’une beauté exceptionnelle, influencé par Lester Young mais avec une qualité veloutée distinctive. Malgré son image publique de musicien “cool” due à son association avec le cool jazz et la bossa nova, sa vie personnelle était tumultueuse, marquée par des problèmes d’addiction à l’héroïne et à l’alcool.
Sa collaboration avec les musiciens brésiliens au début des années 1960 a donné naissance à l’album “Jazz Samba” avec le guitariste Charlie Byrd, qui a lancé la vague de bossa nova aux États-Unis. L’album “Getz/Gilberto” (1964) avec João Gilberto, qui contient “The Girl from Ipanema” chanté par Astrud Gilberto, a remporté le Grammy de l’album de l’année – un exploit rare pour un album de jazz.
Au-delà de la bossa nova, Getz était un jazzman accompli qui excellait dans de nombreux contextes, du bebop au jazz cool. Dans les années 1980, après avoir vaincu ses dépendances, il connaît une renaissance artistique avec des albums comme “Anniversary” et “Serenity”. Jusqu’à sa mort d’un cancer du foie en 1991, il a maintenu un niveau d’excellence remarquable, son ton distinctif immédiatement reconnaissable après seulement quelques notes.
Trompettiste et improvisateur. Vient d’un milieu aisé. Kind of Blue (1959) est peut-être l’album de jazz le plus loué.
Célèbre en France depuis le film de Louis Malle où il improvise en une nuit la musique de son film Ascenseur pour l’échafaud.
S’intéresse au rock psychédélique incarné par Jimi Hendrix.
Figure emblématique du jazz, Miles Davis a été à l’avant-garde de presque tous les développements majeurs du genre pendant plus de quatre décennies. Né dans une famille de classe moyenne à Alton, Illinois, il étudie brièvement à la Juilliard School avant de rejoindre le quintette de Charlie Parker. Sa carrière peut être divisée en plusieurs périodes distinctes, chacune représentant une évolution significative dans le jazz.
Son album “Birth of the Cool” (1957) marque une rupture avec le bebop frénétique, introduisant un son plus doux et plus arrangé. “Kind of Blue” (1959), avec John Coltrane, Bill Evans et Cannonball Adderley, est l’album de jazz le plus vendu de tous les temps, introduisant l’improvisation modale qui libère les musiciens des contraintes harmoniques traditionnelles.
Avec son second grand quintette (Wayne Shorter, Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams), Davis pousse le jazz acoustique à ses limites avant de se tourner vers l’électrification. Des albums comme “In a Silent Way” et “Bitches Brew” inaugurent l’ère du jazz-fusion, incorporant des éléments de rock et de funk. Dans les années 1980, Davis continue d’évoluer, incorporant des influences pop contemporaines et utilisant des échantillonneurs et des synthétiseurs.
Connu pour son style de jeu économique et lyrique, son attitude distante et son sens aigu de la mode, Davis était une personnalité complexe qui a transformé le jazz non seulement musicalement mais aussi culturellement, élevant son statut d’art et défiant les stéréotypes raciaux.
Saxophoniste de jazz. Un des inventeurs du free jazz, rejette les normes, valorise l’impro, révolutionne l’improvisation. Porté sur la recherche d’une innovation, créateur, nappes de son.
Expérience spirituelle l’aide à surmonter sa dépendance à l’héroïne et à l’alcool.
Cette spiritualité mène à plusieurs changements dans le style musical de Coltrane. Infusée d’influences indiennes, d’expérimentations modales et d’une curiosité pour le free-jazz, l’évolution du style de Coltrane divise les critiques et les publics ; il est hué lors d’un concert à Paris en 1960 et nommé musicien « d’Anti-Jazz » par le magazine de jazz Downbeat en 1961.
Né en Caroline du Nord, Coltrane a d’abord acquis une reconnaissance en jouant avec Miles Davis et Thelonious Monk avant de former son propre quatuor. Son album “Giant Steps” (1960) est une démonstration éblouissante de sa maîtrise technique et de son approche harmonique innovante, introduisant ce qu’on appelle maintenant les “Coltrane changes” – une série de substitutions d’accords qui créent un mouvement harmonique en tierces majeures.
Son chef-d’œuvre “A Love Supreme” (1965) représente la fusion parfaite de sa virtuosité technique et de sa quête spirituelle. Cette suite en quatre parties est une prière musicale, une expression de gratitude envers Dieu pour l’avoir aidé à surmonter sa dépendance et à trouver un nouveau sens à sa vie. Ses dernières œuvres comme “Ascension” et “Interstellar Space” poussent les limites du jazz vers des territoires plus expérimentaux et avant-gardistes.
Malgré sa mort prématurée d’un cancer du foie à 40 ans, l’influence de Coltrane sur le jazz et au-delà est incalculable. Son intensité émotionnelle, sa recherche spirituelle et son innovation technique continuent d’inspirer des générations de musiciens dans tous les genres.
Virtuose d’une version classique du jazz, très populaire. Critiqué par les puristes. Soliste parfaitement accompli, célèbre pour sa vitesse et sa dextérité remarquables. A gagné 8 Grammy Awards.
Artiste prolifique sur disque, il a, en général, enregistré chaque année, depuis les années 1950 jusqu’à sa mort, plusieurs albums. Il est apparu également sur plus de deux cents albums d’autres artistes, notamment Ella Fitzgerald, Dizzy Gillespie, Billie Holiday et Louis Armstrong qui l’ont surnommé « l’homme aux quatre mains ».
Né à Montréal, au Canada, Peterson est l’un des pianistes de jazz les plus techniquement accomplis de tous les temps, combinant la virtuosité de Art Tatum avec le swing de Nat King Cole et l’inventivité harmonique de Bud Powell. Ses trios, particulièrement celui avec le bassiste Ray Brown et le guitariste Herb Ellis, puis avec le batteur Ed Thigpen remplaçant Ellis, ont établi une norme d’excellence en matière d’interaction de groupe et de cohésion rythmique.
Peterson a enregistré plus de 200 albums et a joué des milliers de concerts dans le monde entier. Son album “Night Train” (1962) est considéré comme l’un de ses meilleurs travaux. En plus de sa carrière d’interprète, il a été un éducateur dévoué, fondant l’Advanced School of Contemporary Music à Toronto et enseignant à l’Université York.
Malgré un accident vasculaire cérébral en 1993 qui a affaibli son côté gauche, Peterson a continué à se produire et à enregistrer, adaptant son style pour compenser ses limitations physiques. Son héritage inclut non seulement ses enregistrements mais aussi ses compositions, dont “Hymn to Freedom”, qui est devenu un hymne du mouvement des droits civiques.
Très grande influence sur le jazz des années 1950 et 1960 comme contrebassiste que pianiste et même compositeur.
Très impliqué dans la lutte contre le racisme. Organise un festival des rebelles en 1960.
Publie son autobiographie, Beneath the Underdog.
Contrebassiste virtuose, compositeur brillant et leader de groupe exigeant, Mingus a créé une musique qui combine la sophistication du jazz orchestral d’Ellington avec l’énergie du bebop et la liberté du free jazz émergent. Ses compositions comme “Goodbye Pork Pie Hat” (un hommage à Lester Young), “Better Git It in Your Soul” et “Fables of Faubus” (une protestation contre le gouverneur ségrégationniste de l’Arkansas) reflètent sa vaste gamme d’influences et sa conscience politique aiguë.
Mingus était connu pour son tempérament volcanique – il pouvait congédier des musiciens sur scène ou arrêter complètement un concert s’il estimait que le public n’était pas assez attentif. Ce perfectionnisme s’étendait à son approche de l’enregistrement, où il recherchait constamment le son et l’interprétation parfaits.
En 1971, il a été diagnostiqué avec la sclérose latérale amyotrophique (maladie de Lou Gehrig), qui a progressivement limité sa capacité à jouer. Durant ses dernières années, il a continué à composer, dictant ses œuvres à des collaborateurs. Après sa mort, sa veuve Sue Mingus a préservé son héritage en supervisant plusieurs groupes répertoire jouant sa musique, dont les Mingus Big Band, Mingus Dynasty et Mingus Orchestra.
Saxophoniste alto. Plus grand improvisateur de l’histoire du jazz. Sa mère lui offre son premier saxophone à 11 ans. Parker, surnommé Yardbird ou Bird en raison de son goût immodéré pour le poulet. Clint Eastwood lui consacre un film en 1988.
Né à Kansas City, Kansas, Parker a révolutionné le jazz avec sa virtuosité technique, son sens harmonique avancé et sa créativité improvisatrice sans précédent. Avec Dizzy Gillespie, il a développé le bebop, rompant avec les conventions du swing pour créer une musique plus complexe et exigeante.
La contribution de Parker au langage du jazz est fondamentale : ses phrases rapides et asymétriques, ses substitutions d’accords innovantes et sa capacité à improviser sur des progressions harmoniques difficiles ont établi un nouveau standard pour tous les instrumentistes de jazz qui ont suivi. Ses enregistrements comme “Ko-Ko”, “Ornithology” et “Donna Lee” sont des chefs-d’œuvre d’improvisation.
Malheureusement, la vie de Parker a été marquée par une dépendance à l’héroïne qui a commencé dès son adolescence et a finalement contribué à sa mort prématurée à 34 ans. Le médecin légiste qui a examiné son corps a estimé son âge à 50-60 ans, tant l’abus de substances avait détérioré sa santé. Malgré sa courte vie, l’influence de Parker reste omniprésente dans le jazz moderne et au-delà.
Pianiste et surtout chanteur extrêmement populaire. À tel point qu’il devient le premier afro-américain à présenter son propre show à la TV en 1956, annulée un an plus tard, du fait du manque de sponsors, effrayés de soutenir un artiste noir.
Il change de style progressivement pour faire de la pop. Il meurt prématurément d’un cancer du poumon.
Né Nathaniel Adams Coles à Montgomery, Alabama, Cole était d’abord reconnu comme un pianiste de jazz exceptionnel avant que sa voix veloutée ne fasse de lui l’une des plus grandes stars du divertissement américain. Son trio, formé en 1937, a établi un format innovant sans batterie qui a influencé de nombreux musiciens.
Sa transition vers la musique pop avec des tubes comme “Mona Lisa”, “Unforgettable” et “The Christmas Song” lui a valu une renommée internationale. Il a vendu plus de 50 millions de disques au cours de sa carrière. Malgré son succès commercial, Cole a maintenu des normes musicales élevées et a continué à enregistrer du jazz occasionnellement.
Sa carrière télévisuelle, bien que brève, a marqué une avancée importante pour les artistes afro-américains. Même après l’annulation de son émission, Cole est resté une figure respectée, apparaissant dans des films et continuant à enregistrer. Sa fille, Natalie Cole, a également connu une carrière musicale réussie et a créé un duo virtuel avec son père pour “Unforgettable” en 1991, remportant plusieurs Grammy Awards.
C’est un peu l’antithèse de Billie Holiday. Sa très longue carrière de 60 ans ne fut émaillée presque que de succès.
Dès 21 ans, elle dirige un orchestre. Surnommée “The First Lady of Song” et “Queen of Jazz”, Ella Fitzgerald possédait une voix d’une pureté et d’une précision exceptionnelles, couvrant une gamme de trois octaves. Sa capacité au scat (improvisation vocale utilisant des syllabes sans signification) était légendaire, notamment dans des performances comme “How High the Moon” où elle cite des dizaines d’autres mélodies.
Découverte lors d’un concours amateur au Apollo Theater de Harlem, elle débute avec l’orchestre de Chick Webb avant de poursuivre une carrière solo après la mort de ce dernier. Sa série d’albums “Songbooks” pour Verve Records, où elle interprète les œuvres de compositeurs comme Cole Porter, Duke Ellington et George Gershwin, constitue une référence incontournable du jazz vocal.
Malgré sa célébrité, Fitzgerald a dû faire face au racisme tout au long de sa carrière. Un incident célèbre implique Marilyn Monroe qui, en 1955, convainquit le propriétaire du Mocambo Club de Los Angeles d’engager Fitzgerald en promettant d’occuper une table de première rangée chaque soir. Fitzgerald reste l’une des voix les plus influentes de l’histoire du jazz, ayant vendu plus de 40 millions d’albums.
Son nom, Dizzy, lui vient de son goût pour la clownerie sur scène.
Avec Charlie Parker, considéré comme le fondateur du bebop. Virtuose de la trompette. Style de jazz caractérisé par l’éclatement de la section rythmique, les dissonances et les effets chromatiques.
John Birks “Dizzy” Gillespie est immédiatement reconnaissable à sa trompette à pavillon courbé (résultat d’un accident qui s’avéra bénéfique pour son son) et à ses joues gonflées lorsqu’il jouait. Avec Charlie Parker, il a codifié le langage du bebop, un style de jazz virtuose caractérisé par des tempos rapides, des harmonies complexes et des improvisations sophistiquées.
Au-delà du bebop, Gillespie est un pionnier du jazz afro-cubain, fusionnant les rythmes latins avec le jazz dans des compositions comme “Manteca” et “A Night in Tunisia”. En tant qu’ambassadeur culturel, il a effectué de nombreuses tournées mondiales, notamment au Moyen-Orient et en Afrique.
En plus de ses innovations musicales, Gillespie est connu pour son sens de l’humour et son charisme, ainsi que pour son rôle de mentor auprès de jeunes musiciens comme Miles Davis et John Coltrane. Sa candidature humoristique à la présidence des États-Unis en 1964, promettant de renommer la Maison-Blanche “The Blues House” et de nommer Miles Davis directeur de la CIA, témoigne de son esprit malicieux.
Le Grand Prêtre ou le Prophète du be-bop. Sa façon de jouer à plat, les doigts tenus à l’horizontale, en prolongement de la paume de la main.
D’extravagants couvre-chefs.
Il casse les codes du piano dans le jazz en s’émancipant du moule classique.
Né à Rocky Mount, Caroline du Nord, Monk est un innovateur dont la musique se caractérise par des dissonances inhabituelles, des silences éloquents et des rythmes anguleux. Ses compositions comme “Round Midnight”, “Straight, No Chaser” et “Blue Monk” sont devenues des standards de jazz essentiels. Bien qu’initialement associé au mouvement be-bop, son style était trop idiosyncratique pour être facilement catégorisé.
Monk est resté largement méconnu jusqu’à la fin des années 1950, lorsqu’il signa avec Columbia Records et fit la couverture du magazine Time en 1964. Son excentricité sur scène – incluant des danses impromptues pendant les solos d’autres musiciens – faisait partie intégrante de son personnage.
Dans les années 1970, Monk se retira progressivement de la vie publique, souffrant possiblement de troubles mentaux non diagnostiqués. Son influence reste considérable, non seulement sur les pianistes de jazz mais sur tous les musiciens qui valorisent l’originalité et l’expression personnelle.
Pour beaucoup, la plus grande soliste de l’histoire du jazz. Famille misérable, chante dès l’adolescence dans les clubs de New York.
S’implique dans la lutte contre la ségrégation. La chanson “Strange Fruit” dénonce la pratique du lynchage.
Années 1940, descente aux enfers : drogue, alcool, tabac, troubles avec la justice, malheurs amoureux.
Née Eleanora Fagan à Philadelphie, Holiday, surnommée “Lady Day”, possédait une voix distinctive et une approche du phrasé qui transformait chaque chanson en une déclaration personnelle profonde. Sa collaboration avec Lester Young au saxophone ténor a produit certains des moments les plus émouvants du jazz. Sa capacité à transmettre l’émotion est particulièrement évidente dans des chansons comme “God Bless the Child” (inspirée par sa propre relation avec sa mère) et “Strange Fruit”, une protestation poignante contre les lynchages raciaux qui devint son morceau signature malgré les risques qu’elle prenait en le chantant.
Sa vie fut marquée par des abus dès son enfance, suivis par des relations abusives à l’âge adulte et une lutte constante contre la dépendance. Ses problèmes avec la loi culminèrent avec une peine de prison pour possession de drogue en 1947, ce qui lui coûta sa licence cabaret de New York et limita sévèrement sa carrière. Elle meurt à 44 ans, sous garde policière dans un hôpital pour une cirrhose du foie, pratiquement sans le sou malgré son immense talent. Son autobiographie “Lady Sings the Blues” (1956) a été adaptée au cinéma avec Diana Ross dans le rôle principal.
Pianiste, pratiquement aveugle depuis sa naissance.
Admiré par Horowitz, Samson François ou Count Basie. Premier grand jazzman à pouvoir rivaliser avec les concertistes classiques.
Style à deux mains, avec des rythmes différents.
Originaire de Toledo, Ohio, Art Tatum possédait une technique pianistique extraordinaire que beaucoup considèrent comme inégalée. Malgré sa déficience visuelle (il était aveugle d’un œil et avait une vision très limitée de l’autre), il développa un jeu caractérisé par une vitesse fulgurante, des harmonies complexes et des improvisations virtuoses. Son interprétation de standards comme “Tea for Two” et “Tiger Rag” révolutionna l’approche du piano jazz.
Le pianiste classique Vladimir Horowitz était si impressionné par Tatum qu’il refusait de jouer en sa présence. Charlie Parker, quant à lui, étudiait ses enregistrements pour développer son propre style.
Tatum enregistra principalement en solo, bien qu’il ait aussi joué en trio et avec des groupes plus larges. Son style est si riche et complexe qu’il donne souvent l’impression qu’il y a plusieurs pianistes qui jouent simultanément. Il meurt prématurément des suites d’une insuffisance rénale, laissant un héritage musical qui continue d’émerveiller et d’intimider les pianistes jusqu’à aujourd’hui.
De son vrai nom Jean-Baptiste, virtuose de la guitare d’origine tsigane, autodidacte.
Ayant perdu l’usage de deux doigts de sa main gauche, il met en place une technique spéciale de guitare à trois doigts.
Il découvre le jazz dans les années 1930, invente une nouvelle formule avec un violon, une guitare et deux contrebasses. Tel succès qu’il influence les Américains.
Il donne toute sa place à la guitare dans le jazz.
Né en Belgique dans une famille manouche, Django Reinhardt est gravement brûlé lors d’un incendie de sa caravane en 1928. Malgré la paralysie partielle de sa main gauche, il développe une technique de jeu révolutionnaire. En 1934, avec le violoniste Stéphane Grappelli, il forme le Quintette du Hot Club de France, pionnier d’un style connu sous le nom de “jazz manouche” ou “gypsy jazz”. Leurs enregistrements comme “Minor Swing” et “Nuages” restent des références.
L’influence de Reinhardt est immense, non seulement sur les guitaristes de jazz mais aussi sur des musiciens de rock comme Jerry Garcia et Jimmy Page. Longtemps après sa mort prématurée d’une hémorragie cérébrale, son style unique continue d’inspirer des festivals dédiés dans le monde entier.
Né dans la pauvreté à la Nouvelle-Orléans, “Satchmo” ou “Pops” est peut-être la figure la plus emblématique du jazz. Trompettiste virtuose, chanteur à la voix reconnaissable entre mille et personnalité charismatique, Armstrong a révolutionné le jazz en transformant ce qui était essentiellement une musique collective en un art du soliste.
Ses enregistrements avec les Hot Five et Hot Seven dans les années 1920 sont considérés comme des chefs-d’œuvre du jazz classique. Des morceaux comme “West End Blues” et “Potato Head Blues” démontrent sa technique exceptionnelle, son phrasé innovant et sa capacité à improviser avec une créativité sans précédent.
Au-delà de sa contribution musicale, Armstrong est devenu un ambassadeur culturel américain, effectuant des tournées internationales sous l’égide du Département d’État. Ses grands succès comme “What a Wonderful World” et “Hello, Dolly!” ont transcendé le monde du jazz pour toucher un public mondial. En 1964, il détrône même les Beatles au sommet des charts avec “Hello, Dolly!”.
Malgré le racisme de son époque, Armstrong a maintenu une attitude publique optimiste, bien qu’il ait pris position contre la ségrégation, notamment lors de la crise de Little Rock en 1957. Son influence s’étend bien au-delà du jazz, ayant impacté pratiquement tous les genres musicaux du XXe siècle.
Edward Kennedy de son vrai nom est un petit-bourgeois afro-américain. Doué d’un grand sens de la distinction personnelle, ses camarades le surnomment “Duke”.
Pianiste et compositeur, c’est un des jazzmen les plus célébrés de l’Histoire, source d’inspiration permanente pour de nombreux musiciens. Il ne faut pas l’oublier, Duke est aussi un chef d’orchestre hors pair. Il déclare d’ailleurs :
« Mon instrument, ce n’est pas le piano, c’est l’orchestre ».
Ellington fut le premier jazzman à franchir le seuil de la Maison-Blanche comme invité personnel du président des États-Unis, et à recevoir, en France, la Légion d’honneur.
Sa carrière s’étend sur plus de cinquante ans, durant lesquels il compose plus de deux mille pièces. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent “Mood Indigo”, “Take the A Train” et “Sophisticated Lady”. Son orchestre, avec lequel il joue au fameux Cotton Club de Harlem dans les années 1930, devient un laboratoire musical où il développe un son unique, exploitant les capacités individuelles de ses musiciens comme le trompettiste Cootie Williams et le saxophoniste Johnny Hodges.
Ellington est également pionnier dans la composition de suites de jazz étendues comme “Black, Brown and Beige” qui explorent l’histoire et l’expérience afro-américaines.
Clarinettiste, saxophoniste et orchestrateur de jazz noir américain. La France découvre le jazz avec lui. Il trouve ici son véritable succès. Célèbre dès la fin des années 1940, il s’installe. Il meurt à Garches en 1959.
Né à la Nouvelle-Orléans, Bechet est l’un des premiers grands solistes du jazz, maîtrisant parfaitement la clarinette avant de se tourner vers le saxophone soprano où il développa un vibrato caractéristique et expressif. En France, il connaît un immense succès avec des morceaux comme “Petite Fleur” et “Les Oignons”.
Son style passionné et sa virtuosité technique ont influencé de nombreux musiciens, dont Johnny Hodges et John Coltrane. Il a épousé Elisabeth Ziegler en 1951 et est enterré au cimetière de Garches, où sa tombe est encore régulièrement fleurie par ses admirateurs.
Son vrai nom est Ferdinand Joseph La Menthe. C’est un créole de Nouvelle-Orléans, marqué par la culture française.
Il acquiert son surnom, “Jelly Roll”, d’un gâteau dans un bordel. Il apprend très tôt l’harmonica, la bombarde et la guitare. C’est plus tard qu’il se met au piano, avec réticence. Il s’installe avec son groupe, les Red Hot Peppers (ça ne vous rappelle rien ?) à Chicago en 1923. Il a côtoyé une vie d’aventurier.
Il s’est prétendu inventeur du jazz. C’est contestable, mais c’est celui qui a le plus innové pour créer un jazz orchestral.
Morton est l’un des premiers compositeurs majeurs du jazz, combinant les styles ragtime, blues et créole pour créer une musique sophistiquée et structurée. Ses compositions comme “King Porter Stomp”, “Wolverine Blues” et “Black Bottom Stomp” sont devenues des standards du jazz. Ses enregistrements pour la Bibliothèque du Congrès en 1938 constituent un témoignage précieux sur les origines du jazz et son développement à la Nouvelle-Orléans.
Sa trompette avait le pavillon relevé vers le ciel, à 45°. Un accident ? Oui. Un soir, un danseur la fait tomber. Dizzy essaie… et trouve que ça projette mieux le son dans les grandes salles. Il ne reviendra jamais en arrière. Son humour était aussi légendaire que son jeu.
En concert avec Miles Davis, Herbie Hancock fait une erreur d’accord flagrante. Il panique. Mais Miles, au lieu de s’arrêter, modifie immédiatement son solo pour rendre cette note "fausse" complètement naturelle. Après le concert, Hancock lui dit :
— "Je me suis trompé."
Miles lui répond :
— "Il n’y a pas d’erreurs dans la musique, il n’y a que des occasions."
Batteur mythique du John Coltrane Quartet, Elvin Jones jouait comme un ouragan. Une fois, pendant un solo de Coltrane, Elvin casse une baguette. Il continue à mains nues, frappant sur les cymbales et les peaux sans s’arrêter. Le public n’a même pas remarqué. Juste une énergie brute, continue, sacrée.
Quand elle commence à chanter dans les clubs de Harlem, on lui dit qu’elle est trop “savante”, que ses mélodies sont trop complexes pour du jazz vocal. Mais rapidement, elle conquiert les musiciens. Dizzy Gillespie dit d’elle :
— "Elle est le seul instrument à vent féminin qui vaille un big band entier."
Quand Ornette Coleman arrive avec son saxophone en plastique et son free jazz, certains musiciens le prennent pour un imposteur. Un jour, Mingus le chasse de scène. Mais d’autres, comme Leonard Bernstein, y voient un génie. En 1960, il sort "Free Jazz", un disque qui changera la musique… tout en faisant fuir une partie du public. Ornette disait :
— "Je ne veux pas jouer ce que je sais. Je veux découvrir ce que je ne connais pas encore."
Wes Montgomery, légende de la guitare, jouait… sans médiator, uniquement avec le pouce. Il trouvait le son plus chaud et plus doux ainsi, même à des vitesses folles. Et il a appris à jouer en écoutant Charlie Christian… à l’oreille, sans savoir lire la musique. Le soir, il jouait dans les clubs, puis rentrait à 2h du matin pour bosser… dans une usine.
Chet avait une voix d’ange et un jeu de trompette d’une douceur rare. Mais il vivait dans une spirale d’addiction. Dans les années 60, des dealers lui cassent les dents. On pense sa carrière finie. Il réapprend à jouer avec un dentier. Sa sonorité devient plus fragile… et plus bouleversante encore.