Né en Virginie le 6 mars 1918, George Sylvester « Red » Callender étudie le cor, la trompette, le tuba, puis la contrebasse qui deviendra (avec le tuba), son instrument de prédilection. Sa carrière commence en 1933, il débute avec des « stars » du jazz comme Louis Armstrong, Nat King Cole, Lester Young, Erroll Garner… A la fin des années 1940, il crée son propre orchestre. Il va être le bassiste attitré de nombreux studios d’enregistrement sur la côte ouest, son style versatile étant très apprécié. Il sera également acteur dans de nombreux films au cinéma ou à la télévision.
Nous sommes le 21 janvier 1952, et Sidney Bechet est à Paris. Il se trouve dans les mythiques studios d’enregistrement Vogue, afin de mettre son plus grand tube en lumière. Il s’intitule “Petite Fleur”. Comme son nom l’indique, cette ballade nostalgique est aussi belle qu’une fleur. Les nombreuses biographies consacrées à Sidney Bechet l’affirment : cet air est un bel hommage à la Nouvelle-Orléans qu’il affectionne tout particulièrement, puisqu’il s’agit de la ville dans laquelle il a grandi. Ce titre, Sidney Bechet n’a eu de cesse de l’interpréter sur les nombreuses scènes des clubs parisiens. Ainsi, “Petite Fleur” devient très rapidement un véritable tube. Seulement quelques années après sa sortie en 1959, le disque se serait vendu à des dizaines de millions d’exemplaires. Un véritable exploit pour l’époque !
Né le 16 août 1929 dans le New Jersey, Bill Evans étudie le piano, le violon et la flûte. Il s’intéresse rapidement au jazz en écoutant des pianistes comme Bud Powel, Lennie Tristano ou Nat King Cole. Il passera 3 ans comme flûtiste à l’armée… Au début des années 1950, il sera remarqué par le compositeur George Russell. Il enregistre en 1956 avec son propre trio, et dévoile sa technique d’harmonisation novatrice. Il va ensuite intégrer de nombreux orchestres en tant que « Sideman », dont celui de Miles Davis pour le célèbre album « Kind of blue ».
C’est en 1959 qu’il fonde son fameux trio avec Scott LaFaro (à la contrebasse) et Paul Motian (à la batterie), avec un principe novateur qui consiste à dialoguer à 3 et non plus à se faire simplement accompagner par la basse et la batterie. On appelle ce système l’» Interplay ».
Fortement influencé par sa culture classique (Debussy, Ravel…), Bill Evans a révolutionné le jeu du trio et du piano jazz et a influencé nombre de pianistes qui l’ont suivi. Il sera victime de sa consommation excessive de drogues et décèdera en 1980 à 51 ans.
Il s’agit de la version « originale » de « At Last ». La chanson a été écrite pour le Glenn Miller Orchestra, et a été jouée pour la première fois dans le film « Orchestra Wives », 1942. Voix de Ray Eberle et Pat Friday (doublage de Lynn Bari). Etta James a eu un succès retentissant avec elle dans les années 60 et Beyoncé l’a chantée dans le film Cadillac Records et l’intronisation d’Obama
Que s’est-il réellement passé entre Beyoncé et Etta James ? Se sont-elles vraiment disputées ?
En 2009, un événement inattendu secoue le monde de la musique.
Etta James, légende incontestée du blues et de la soul, surnommée parfois « la mama du Rythm and Blues » connue pour son immense talent, son influence majeure sur des générations de chanteuses, célèbre pour avoir immortalisé le classique "At Last" en 1960, mais aussi pour son caractère affirmé, se dit furieuse contre... Beyoncé.
Mais pourquoi cette colère ? Pour comprendre, revenons à janvier 2009, lors d’un événement historique : l’investiture de Barack Obama. À l’occasion du bal inaugural, le couple présidentiel choisit de danser sur "At Last", interprété non pas par Etta James mais par Beyoncé. Un moment qui se voulait symbolique, où la superstar rend hommage à Etta James, après l’avoir incarnée dans le film "Cadillac Records", sorti quelques mois plus tôt.
Beyoncé, tout comme Amy Winehouse et Diana Ross plus tôt, a été particulièrement inspirée par Etta James. Elle veut, tout naturellement lui faire honneur, en reprenant son plus grand succès : « At Last ». Une chanson qui raconte l'amour, le désir, la chute et la résurrection. A l’image de la vie fragile d’Etta James, pavée d’embûches, de désillusions et d’addictions.
Cependant, quelques semaines après cette prestation, lors d'un concert à Seattle, Etta James s'exprime de manière très critique envers Beyoncé, avec un humour grinçant. Elle déclare :
"Je ne peux pas supporter Beyoncé ! Elle n'avait pas à chanter ma chanson, ça me donne envie de la frapper."
Etta James est profondément blessée de ne pas avoir été choisie pour chanter sa propre chanson lors de cette soirée où le glamour le dispute à l’Histoire d’une Nation, une soirée diffusée sur les chaînes de télé du monde entier.
Les journaux reprennent immédiatement les propos d’Etta James, la rumeur et la controverse enflent. Beyoncé choisit quant à elle, de ne pas souffler sur les braises de la dispute. Au contraire, elle continue d’exprimer publiquement son admiration pour Etta James.
Etta James finira par nuancer un peu ses propos, affirmant qu’elle plaisantait…et qu’elle respecte le talent de Beyoncé.
N’aurait-il pas été plus judicieux et délicat, de proposer à Beyoncé de chanter en duo avec la légende Etta James ce soir-là ? Comme elle sut si bien le faire avec Tina Turner, une autre de ses idoles, lors de la cérémonie des Grammy Awards en 2008.
Paul Desmond (Paul Emil Breitenfeld de son vrai nom) est né le 25 novembre 1924 à San Francisco. Il étudie d’abord la clarinette, avant d’adopter le saxophone alto en 1950. Il rencontre en 1944 à l’armée, le pianiste Dave Brubeck, avec lequel il va former un octet. En 1951, ils créeront le « Dave Brubeck Quartet » qui remportera un très vif succès avec des compositions qui feront le tour du monde, comme le célèbre « Take Five ». Le quartet sera dissous en 1967. En marge, Paul Desmond travaille également avec beaucoup de musiciens de la West Coast et fonde son propre quartet avec le guitariste Jim Hall. Il décède prématurément à 52 ans d’un cancer du poumon.
Son jeu de saxophone très original à l’époque, à l’instar de celui de Lee Konitz, se démarque de celui de Charlie Parker par une sonorité très douce, où le vibrato est pratiquement absent
11 ans après sa mort tragique, la reine Amy Winehouse continue de fasciner et de surprendre...
Le 23 juillet 2011, le monde de la musique perdait un étoile filante au sommet de sa gloire, la reine de la soul Amy Winehouse. Tout en elle était inconique : son chignon flou retenant ses longues boucles noires, son grain de beauté, son trait d'eye-liner et surtout sa voix, identifiable dès les premières secondes.
Alors pour rendre hommage à cette icone jazzy, Jazz Radio s'est penché sur les anecdotes de la vie ô combien riche mais aussi chaotique de cette artiste unique, dont les chansons continuent de résonner dans le coeur des fans...
Une histoire de famille
Un célèbre dicton dit que les chiens ne font pas des chats, et chez les Winehouse, la passion de la musique se transmet de générations en générations par intraveineuses. Tout commence avec Cynthia Levy, la grand-mère paternelle d'Amy Winehouse, une chanteuse de cabaret qui arpentait toutes les caves londoniennes reconverties en clubs de jazz pendant la seconde guerre mondiale. Un amour du jazz, qu'elle partage en famille, et qu'elle transmettra à son petit garçon, Mitch, le père d'Amy.
Un héritage musical avec lequel la petite Amy grandit, bercée par les mélodies jazz de sa grand-mère et les reprises de Frank Sinatra que son père chantait à tue-tête dans son taxi, lui qui était chauffeur. Mais ne croyez pas que vivre dans une famille de musiciens est une chose aisée : Amy Winehouse était très pointilleuse, et très exigeante avec elle-même.
C'est d'ailleurs ce que son père explique dans son livre "Amy, My Daughter", sorti en 2012, où il confit qu'Amy venait tester ses morceaux... dans son propre taxi.
"Elle essayait de tout contrôler, elle était perfectionniste, toujours en train de réécrire chaque phrase et même chaque mot jusqu'au plus haut degré. [...] Quand elle voulait écouter ce qu'elle avait fait, elles les mettait sur CD et le mettait dans mon taxi parce qu'elle voulait savoir comment les gens recevraient sa musique" - Mitch Winehouse
Mère de la célèbre icône Whitney Houston, la musicienne s'est éteinte à l'âge de 91 ans.
Une grande voix qui s'éteint
Le lundi 7 octobre, Cissy Houston est décédée dans son domicile du New Jersey. Atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle avait 91 ans. C'est sa belle-fille, Pat Houston, qui a communiqué la triste nouvelle sur ces réseaux-sociaux. La productrice américaine a eu du mal à contenir son émotion, en annonçant la mort de celle qu'elle considère comme "la matriarche de la famille".
"J'ai le cœur triste de vous annoncer le décès de ma bien-aimée reine Cissy Houston aujourd'hui ! Veuillez garder la famille Houston dans vos prières ! " - Pat Houston
Un décès qui survient 12 ans après la mort de sa célèbre fille, Whitney Houston, l'une des plus grandes voix d'Amérique, retrouvée inanimée dans sa baignoire en 2012.
Né le 19 décembre 1929 à Kansas City, Bob Brookmeyer commence par jouer du piano au début des années 50 dans les big bands de Tex Beneke et Ray McKinley. Il se passionnera rapidement pour le trombone à piston. De 1954 à 1957 il collabore au quartet de Gerry Mulligan et joue avec le saxophoniste Jimmy Giuffre.
En 1959 il enregistre un duo de piano avec Bill Evans. C’est alors, comme musicien de studio, qu’il s’intéresse à l’écriture et signe ses premiers arrangements. Il écrit de nombreux arrangements pour le « Thad Jones/ Mel Lewis Orchestra », dont il est le directeur musical.
Il fonde son propre big band en 1997 : le « New Art Orchestra », avec lequel il remportera de nombreux prix, et gravera quelques-unes de ses plus belles compositions. Il termine sa carrière comme enseignant à Boston, et il fonde même une école de musique en Hollande, qu’il dirigera pendant plusieurs années.
Le saxophoniste et célèbre compositeur de jazz, Benny Golson, est décédé le samedi 21 septembre 2024, à l’âge de 95 ans.
L’artiste américain est décédé à son domicile, en plein cœur de Manhattan. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il aura durablement marqué l’industrie du jazz. En effet, le musicien a endossé de nombreuses casquettes : saxophoniste, arrangeur, parolier et producteur. Il avait été révélé au grand public, lorsqu’il avait rejoint l’orchestre du groupe des Jazz Messengers. Né en 1929, Benny Golson a découvert la musique aux côtés de ses camarades de lycée. Cela marque le début d’une véritable passion. Par la suite, le musicien a continué à vivre de cette passion, en jouant avec les plus importants orchestres de l’époque. Il a également collaboré avec les plus grands artistes, tels que Benny Goodman, Lionel Hampton, ou Art Blakey. Très rapidement, Benny Golson compose ses propres musiques. Et pour cause, en 1959, il fonde le groupe de jazz The Jazztet. Il est aussi à l’origine du titre “Blues March”. Cette chanson deviendra le générique de l’émission d’Europe 1, des années 1960, Pour ceux qui aiment le jazz. En outre, Benny Golson a enregistré plus de trente albums à son nom. Toutefois, il a participé à l’arrangement de nombreuses stars de la musique. Il est notamment question de Miles Davis, Ella Fitzgerald, mais aussi Quincy Jones. Benny Golson a donc travaillé sur plus de 300 morceaux. Une très belle performance !
Né le 23 décembre 1929 à Yale en Oklahoma, Chet Baker est l’un des fondateurs du style Cool, ou West Coast. Sa famille s’installe en Californie en 1939, et après avoir commencé par le trombone, Chet travaille la trompette. Il est fasciné par Harry James et Lester Young. Engagé dans des orchestres militaires de 1946 à 1951, il découvre le Bebop et le jazz « savant » de Woody Herman et Stan Kenton.
Charlie Parker, Dexter Gordon et Paul Desmond lui offrent ses premiers engagements. En 1952, il débute sa collaboration avec Gerry Mulligan et fonde un quartet inédit (sans piano ni guitare). Son style délicat et fragile, à la trompette comme au chant, en font une des icônes du jazz blanc des années 50.
Chet Baker aura eu toute sa vie des problèmes de drogue et il fera plusieurs séjours en prison… Il décède à Amsterdam en 1988, après être tombé de la fenêtre de sa chambre…